Ferme ton livre d'abord!
- bustamenteanais
- 25 févr. 2016
- 2 min de lecture
J'adore prendre une grosse claque en lisant un livre.
Vous savez ne pas se débarasser d'un roman, y penser dans la journée, le retrouver avec joie et même y vivre des sentiments parfois opposé. Et y penser encore bien après l'avoir refermé. Quand on est gros lecteur (du moins j'aime à croire que c'est le cas...) on devient chiant sur nos goûts, on lit beaucoup mais honnêtement on ne peut pas dire que tous les livres nous laissent un bon souvenir, et on en trouve de plus en plus rarement des bons. Alors quand on aime on le dit, quand c'est bien écrit on le dit aussi, et quand vraiment ça nous touche ça fait du bien.
Ce livre vient de loin car mon papa l'a donné à ma maman afin de me le donner lors de son voyage en décembre dernier. J'aime ça, que même à 6000Km on puisse encore se passer des bouquins.
Joseph Boyden est un auteur que j'aime beaucoup, on ne peut pas rester insensible à ses histoires, romancier canadien il est pour moi une grande plume de la littérature nord-américaine. Cette histoire m'a d'autant plus touchée car elle s'inscrit dans un territoire proche: Québec. Nous sommes au XVIIe siécle, Champlain va mourir.
C'est un roman à trois voix: Oiseau, un grand guerrier Wendat, Chutes-de-Neige, Iroquoise, fille d'un ennemi d'Oiseau elle sera adoptée par le guerrier après aprés qu'il ait masscré sa famille. Et Christophe "Corbeau" un jésuite venu de France afin de prêcher la parole de Dieu auprés des "sauvages".
Le roman s'inscrit dans un contexte historique fascinant: alors que les colons français et anglais se font la guerre en Nouvelle France, les Français tissent des liens étroits avec les Hurons-Wendats. Ils envoient des hommes de foi dans les tribus afin de les convertir. Alors que leur monde change les indiens se ménent une guerre ancestrale et acharrnée entre les tribus.
On plonge dans une culture qui nous est complêtement étrangère, on est vraiment déboussolé par ces rites qui, oui, peuvent nous paraître "barbares": la spiritualité, les rites guerriers, la famille, le rapport à la nature et la torture, d'ailleurs Joseph Boyden ne fait aucune concession, j'avoue avoir sauté quelques lignes durant des scènes de tortures, mais si vous lisez d'autres romans de lui vous verrez que la beauté de ses textes ne résident pas dans de joyeuses histoires mais bien dans les récits, l'écriture, les personnages et les destins. Une immersion totale dans un territoire et ses peuples.
C'est violent, sauvage, puissant mais tellement beau.
"-Tu prétends donc que les animaux sont capables de raison? Qu'ils ont une conscience?
-Je dis que les humains sont les seuls dans ce monde à avoir besoin de tout ce qu'il contient." Petite oie lâche la natte d'Isaac. "Or, ce monde ne contient rien qui ait besoin de nous pour survivre. Nous ne sommes pas les maitres de la terre. Nous en sommes les serviteurs."
Et vous, quel est votre dernier coup de coeur littéraire? Faites moi envie!!

Dans le grand cercle du monde, Joseph Boyden, Le livre de poche
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