Ferme ton livre d'abord!

Encore un excellent roman pour cette année 2016! Je vous présente aujourd'hui Ciel d'acier de Michel Moutot paru chez Arléa l'an passé. Et une fois de plus ce roman je le connais depuis longtemps car je l'avais mis en rayon au moment de sa sortie, et comme vous pouvez l'imaginer il m'avait tapé dans l’œil: des Indiens, de l'Amérique, un premier roman sur un thème original... ça ne pouvait que fonctionner! Mais la frustration du libraire est grande et tous les bons livres qui nous passent sous les yeux mettent parfois du temps à être lu... mais après un long chemin voici qu'il est venu à moi pour mon plus grand plaisir de lectrice!

Les Indiens Mohawks sont connus pour ne pas avoir le vertige, cette réputation faite ils ont trouvé leur place sur les buildings en construction, on retrouve les Mohawks sur tous les gros chantiers d'Amérique du Nord, sur les poutres d'acier à des hauteurs vertigineuses, ces hommes qu'on nomme les ironworkers, au sens propre du terme, ont construit l'Amérique.

Ce que l'on sait moins ? En-dehors de construire les buildings et les ponts ce sont eux qui les démontent également quand le besoin est là.

Le roman s'ouvre sur la chute du World Trade Center, John LaLiberté, ironworker, est sur un chantier quand il voit s'écraser les deux tours, aussitôt il se rend les lieux afin de commencer le long et dangereux travail de désencombrement. Il faut dire que les tours jumelles et lui c,est une longue histoire car son père a participé à leur construction, il y trouve donc naturellement sa place pour la désosser.

On découvre au long du récit un roman à plusieurs voix où toute une lignée de Mohawks s'est inscrit dans le monde des Blancs en construisant leurs édifices, en prenant garde de toujours garder le lien avec leurs traditions et leur culture. On se retrouve donc au Canada et notamment à Québec au début du siècle du siècle dernier, à New York pour la construction du World Trade Center et encore dans la réserve de Kahnawake.

C'est le premier roman de Michel Moutot qui est journaliste, le genre de premier roman qu'on ne peut que féliciter car le thème est original, il ne faut pas s'attarder sur le thème ''11 septembre'' car ça va bien au-delà, c'est un gros pavé mais le fait que ça soit un roman polyphonique nous aide à mieux le faire passer! J'ai beaucoup apprécié le côté historique sur la partie qui se déroule à Québec car j'ai appris un tas de trucs en particulier sur la construction du Pont de Québec que nous empruntons de temps à autre, ce monstre de métal!